Dermatite atopique : écoutons nos ados !

En France, près de 700 000 adolescents souffrent de dermatite atopique. Parmi eux, 22 000 présentent une forme sévère de la maladie[1]. Elle est invalidante, affichante et interfère sur pratiquement toutes les sphères de leur vie quotidienne. Les explications du Dr Ève Puzenat, dermatologue à Besançon.

 

« La dermatite atopique, c’est une forme d’eczéma qui survient pendant l’enfance, notamment dans des familles où il y a des antécédents d’eczéma, d’asthme, de rhinite/conjonctivite allergiques », explique le Dr Ève Puzenat. « Dans la majorité des cas, la maladie va disparaître dans l’enfance. Mais, malheureusement, certains adolescents vont présenter ce que nous appelons une forme modérée à sévère, qui peut d’ailleurs perdurer à l’âge adulte. »

 

Des symptômes invalidants

« La dermatite atopique modérée à sévère se caractérise par l’apparition d’éruptions cutanées plus ou moins étendues. Les patients vivent un enfer en se grattant en permanence, avec des répercussions importantes au niveau de leur qualité de sommeil », précise le Dr Puzenat. Ils sont également perturbés dans leur vie scolaire. « Ils éprouvent de réelles difficultés de concentration et vivent mal le regard des autres, notamment quand la maladie s’affiche sur le visage et/ou le cuir chevelu. »

 

Cela se traduit d’ailleurs très concrètement en chiffres. Selon une enquête[2] réalisée cette année pour Sanofi Genzyme, plus d’un adolescent sur trois atteints de dermatite atopique modérée à sévère se dit avoir été victime de brimades, de moquerie ou d’isolement au cours de sa vie (35 %). Par ailleurs, plus d’un jeune sur deux se dit gêné, malheureux ou triste à cause de ses problèmes de peau (57 %), et présente un sommeil perturbé (50 %). Au-delà, plus d’1 parent sur 2 culpabilise à cause de la dermatite atopique de son enfant ; c’est alors toute la famille qui souffre et s’organise autour de la maladie.

 

De l’absentéisme scolaire

Ce n’est pas tout, cette maladie « souvent banalisée », comme le décrit le Dr Ève Puzenat, est à l’origine d’absentéisme scolaire. Avec en moyenne 15 à 22 jours d’arrêt ! C’est dire l’impact de cette maladie dermatologique sur la vie des adolescents, mais également des parents. « Les médecins doivent prendre conscience, comme pour de nombreuses maladies dermatologiques, des conséquences sur la qualité de vie des patients et de leurs proches », affirme le Dr Puzenat.

 

Une prise en charge efficace

Et ce d’autant plus que nous disposons de prises en charge adaptées. « Il existe différentes options thérapeutiques contre la dermatite atopique. Même si ces traitements ne permettent pas une guérison définitive, chez la plupart des patients, ils vont faire totalement disparaître les lésions et leur permettre de retrouver une vie normale », décrit Ève Puzenat.

 

 

Les adultes aussi

Au total, plus de 2,5 millions d’adultes[3] sont concernés par la dermatite atopique en France. Et parmi eux, certains souffrent de formes modérées à sévères, avec des lésions sur le visage, le cou, les plis, le décolleté et les mains, qui figurent parmi les zones les plus touchées par cette maladie. Cette affection n’est pas simplement une maladie de peau. « Elle s’immisce dans la vie des patients et dans de nombreux aspects », explique le Pr François Aubin, dermatologue au CHU de Besançon. « Le prurit, par exemple, oblige les patients à se gratter de manière incessante. À tel point que certains se grattent inconsciemment la nuit, se privant ainsi d’un sommeil de qualité. » Selon plusieurs études, entre 20 % et 55 % des patients rencontrent des problèmes de sommeil[4][5]. Ce n’est pas tout ! « Plus les personnes se grattent, plus elles entretiennent les lésions, c’est un véritable cercle vicieux qui peut aller jusqu’à des surinfections. »

 

Une vie sociale entre parenthèses

Comme toutes les maladies de peau, la dermatite atopique est affichante. « Les patients adultes souffrent du regard des autres. Et pourtant, rappelons qu’elle n’a rien à voir avec un défaut d’hygiène, c’est une affection non contagieuse. Certains s’interdisent de pratiquer une activité sportive ou sociale, et ressentent des symptômes dépressifs. » Avec pour 42 % un recours fréquent aux anxiolytiques4. Ces formes sévères ont également un profond retentissement sur la vie professionnelle. « Nous devons régulièrement prescrire des arrêts de travail », souligne ainsi le Pr Aubin.

 

La dermatite atopique, seconde maladie de peau la plus fréquente[6], a un impact encore largement sous-estimé. D’où l’importance de sensibiliser le plus grand nombre et de mieux comprendre cette maladie. Sanofi Genzyme s’engage à faire avancer la recherche et propose un site entièrement dédié à cette maladie http://www.dermatite-atopique.fr avec de nombreuses ressources et notamment des conseils concrets pour aider les malades à sortir de l’isolement.

 

Emmanuel Ducreuzet

Encadré

« La dermatite atopique montre une fragilité de la peau de l’enfant, des plaques peuvent apparaître avant l’âge de deux ans. En effet, la peau des bébés est immature, même si, dans un premier temps, sa peau est lisse, sans taches. La peau de l’enfant se construit de 0 à 2 ans. Pendant ce temps, la peau se solidifie. C’est à ce moment précis que peut se développer la dermatite atopique, que l’on appelle également l’eczéma atopique» Association française de l’eczéma

 

[1] Etude EPI CARE (Children With Atopic Dermatitis. Sanofi -Genzyme and Regeneron) ; 2019

[2] Données issues de l’étude française ECL-Ados (Évaluation de l’impact de la dermatite atopique chez les adolescents et leur famille), menée par la société EMMA ; 2020

[3] Barbarot S., Auziere S., Gadkari A., Girolomoni G., Puig L., Simpson E.L., Margolis D.J., de Bruin-Weller M., Eckert L. Epidemiology of atopic dermatitis in adults: Results from an international survey. Allergy. 2018 Jun;73(6):1284-1293

2 Kantar health, parcours de soin dermatite atopique : rapport phase qualitative – juillet 2016

[4] Hello M et al. Rev Med Interne. 2016 Feb;37(2):91-99

[5] Richard MA et al. JEADV. 2018 Nov; 32(11) :1967-1971

4 Simpson E et al. J Am Acad Dermatol. 2016 Mar;74(3):491-8

5 Kantar health, parcours de soin dermatite atopique : rapport phase qualitative – juillet 2016

[6] Richard MA et al. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2018 Nov ; 32 (11) : 1967-1971

 

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