Nourrissez vos veines

Avec une amplification estivale, l’insuffisance veineuse touche un adulte sur trois en France. Les femmes sont majoritairement atteintes par cette pathologie, avec un peu plus d’une femme sur deux, mais les hommes souffrent également de ces symptômes, environ un homme sur quatre.

 

Le système veineux

Le sang veineux ne revient pas naturellement vers le cœur pour y être oxygéné au niveau des poumons, il y a tout un système de contractions musculaires et de valves anti-reflux. Les dysfonctionnements de ces systèmes contractiles et le manque d’étanchéité de ces valvules entraînent une stagnation du sang. Stase veineuse qui à son tour augmente la perméabilité des parois veineuses. Les symptômes apparaissent progressivement, avec fréquemment des sensations de fourmillements ou des lourdeurs dans les jambes, des gonflements, l’apparition de varices, et même des douleurs plus ou moins vives.

Attention, une douleur vive, des difficultés à la marche doivent amener à consulter rapidement, car l’insuffisance veineuse au niveau des tissus profonds peut être à l’origine de la formation de caillots. Ces caillots peuvent se détacher de la paroi et migrer vers le cœur et/ou les poumons, et boucher par exemple l’artère pulmonaire, avec des conséquences dramatiques.

À côté des facteurs héréditaires, l’excès de poids, la sédentarité, le tabagisme sont des facteurs de risque de tout le système vasculaire, et bien évidemment aussi du système veineux. La station debout prolongée, et qui plus est dans une ambiance chaude et humide, augmente également les risques. Mais qu’en est-il des facteurs alimentaires, facilement modifiables ?

Les dégâts tissulaires superficiels ou profonds imputables à cette stase veineuse s’expriment davantage lorsque l’organisme « baigne » dans l’inflammation, l’oxydation, l’acidité, dans un flux de toxines... L’alimentation peut-elle mieux contrôler ces constances pour retrouver des veines toniques ?

 

Les aliments à privilégier

En pharmacie, de nombreuses spécialités classées dans la catégorie des « veinotoniques » sont fabriquées à partir de flavonoïdes ; eux-mêmes issus d’extraits de fruits ou d’agrumes. Alors, n’hésitez pas à mimer la pharmacologie en privilégiant ces fruits riches en polyphénols protecteurs et fluidifiants, et riches en vitamine C. Cette dernière protège par ailleurs une protéine nommée « collagène » qui, lorsqu’elle n’est pas oxydée et donc qu’elle est fonctionnelle, permet à la tunique vasculaire d’être plus souple et plus tonique.

La saison des fruits rouges (cassis, groseilles, myrtilles, fraises...) est aussi l’occasion de faire le plein de « vitamine P ». L’ancienne dénomination « vitamine P » est dorénavant portée par la famille des « flavonoïdes » dont nous avons parlé plus haut, en évoquant les agrumes. Cette famille, qui compte plus de 6 000 substances, toutes antioxydantes et protectrices, donne en partie la couleur à de nombreuses espèces végétales. À côté de la douceur des fruits colorés, qu’apprécient nos artères et nos veines, on retrouve l’excellente quercétine, dans la pelure d’oignon rouge, les câpres, la livèche, mais aussi en moindre quantité dans le raisin, le thé, par exemple. La quercétine, à côté de ses propriétés antioxydantes et légèrement anti-inflammatoires, a la capacité de réduire l’agrégation des plaquettes et de limiter la tension vasculaire. Une véritable cure de jouvence pour le système artériel et veineux !

Vitamine C, flavonoïdes, mais aussi sélénium, avec la championne en titre, la « noix du Brésil », et également sur le podium les « fruits de mer », sont des protecteurs des parois des veines contre les attaques oxydatives. Le zinc de l’huître, du germe de blé grillé, certaines viandes et le bêta-carotène des carottes, choux, patates douces... complètent cette synergie défensive.

 

Les huiles alimentaires

Les huiles, comme toujours, doivent être choisies avec discernement. Oubliez les huiles raffinées, hydrogénées, et optez pour des huiles vierges de 1re pression à froid, comme l’olive, le colza, la caméline... Avocats et oléagineux compléteront ces bons choix. Réduisez fortement les graisses animales et les graisses dites « trans ». Elles proviennent naturellement de la viande et des produits laitiers, et surtout de manière artificielle des produits transformés qui sont utilisés par l'industrie agroalimentaire pour servir de stabilisateurs, conservateurs dans de nombreux sous-produits comme les viennoiseries, biscuits, barres chocolatées, margarines, pizzas, quiches… C’est la catégorie « ennemi n1 » de votre tissu vasculaire !

Choisir de bonnes graisses, c’est l’assurance d’un meilleur contrôle de l’inflammation, d’une plus grande fluidité sanguine, d’une meilleure régulation membranaire, d’un meilleur équilibre du cholestérol !

 

Attention aux sucres !

On en parle souvent dans ce magazine, la consommation excessive de sucres, et particulièrement de sucres transformés, arrive progressivement à attaquer les protéines de notre organisme. Forcément, le sucre voyageant très bien dans le sang, les compartiments vasculaires sont les premières cibles de cette attaque. Ce phénomène s’appelle la « glycation », et il est lui-même amplifié par l’inflammation et l’oxydation. Sans changement, à moyen terme, les protéines comme le collagène et l’élastine qui donnent consistance et souplesse à la paroi des vaisseaux seront progressivement altérées par ce sucre circulant. Une rigidité s’ensuivra, avec potentiellement un risque d’hypertension et une insuffisance veineuse.

 

L’activité physique

Si le retour veineux commence par la compression des veines de la voûte plantaire, cette amorce se poursuit grâce à la « pompe musculaire » au niveau du mollet, qui propulse, lors de l’activité physique (marche progressive ou dynamique), le sang vers le haut. Vous savez bien que « pompe » et « muscle » sont deux mots que le magnésium aime bien accompagner. Alors, autorisez-vous 2 carrés de chocolat noir, à 70 % de cacao minimum, chaque jour pour vous récompenser de vos efforts quotidiens et vous donner cette énergie musculaire. De plus, les xanthines du cacao (théobromine, caféine...) sont légèrement diurétiques, et améliorent les performances musculaires. Mais le chocolat est surtout un des aliments les plus riches en flavonoïdes.

Attention, la constipation gêne le retour veineux, alors fibres à volonté, 1 litre ½ d’eau par jour minimum, du magnésium comme toujours et un peu plus d’activité physique pour contrôler plus facilement ce facteur de risque.

Alors, adieu les cigarettes, vive l’activité physique, les oméga-3 pour fluidifier le sang ; les vitamines C et E, le sélénium, le zinc et le bêta-carotène pour protéger les parois, les flavonoïdes en prime et moins de sucres pour le collagène... Et n’oubliez pas le proverbe provençal : « Maux de jambes, mauvais maux, demandent repos » ; quand tes jambes te parlent, prends conscience de ces maux et réfléchis à ton hygiène de vie !

 

Pascal Guerit

Docteur en Pharmacie

DU diététique et Nutrition

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